Le gaspillage alimentaire provient de plusieurs sources. L’une d’elles se situe dans notre quotidien, et plus spécifiquement dans notre panier d’épicerie.
Que nos choix soient guidés par le prix, les ingrédients, le format, l’emballage, la provenance, ou toutes ces réponses, force est d’admettre que certaines options favorisent parfois le gaspillage à notre insu.
Alors nous y voilà; par où commencer ?
Est-ce que ce sont nos habitudes d’achats qui sont en cause ?
Ou est-ce que ce sont plutôt les commerces où on fait nos achats qui nous poussent à gaspiller en nous proposant des produits inadaptés à nos besoins ?
On démêle tout ça !
Cibler nos besoins
Faire son épicerie, personne n’y échappe: ça fait partie de la routine. Et qui dit routine, dit habitudes ! Une fois mises en place, ça peut être difficile de les changer. Cependant, quelques questions suffisent pour mieux cibler nos besoins et, sans devoir tout changer, on se retrouve plutôt à optimiser certaines façons de faire.
Voici quelques questions qui m’ont personnellement beaucoup aidé, et qui se divisent plus ou moins en deux catégories : les quantités et la conservation.
Les quantités :
– Est-ce que les formats que j’achète sont trop gros pour mes besoins ?
– Si c’est le cas, est-ce possible d’avoir accès à du vrac ou à des plus petits formats pour certains aliments ?
– Ai-je besoin d’une plus grosse quantité pour un événement spécial ?
– Combien y aura-t-il de personnes par repas ? Est-ce que j’ai une idée des portions (approximatives) de nourriture mangées par tout ce beau monde pour guider la quantité d’aliments à acheter ?
– Est-ce possible pour moi de retourner une 2e fois à l’épicerie dans la semaine pour acheter moins à la fois, et être plus près de mes besoins ?
La conservation :
– Si, pour une raison ou une autre, je me retrouve avec beaucoup de restes, aurai-je une façon et le temps de les valoriser ? Sinon, est-ce que ça se congèle ?
– Est-ce que cet aliment très spécifique que j’achète exceptionnellement pour une nouvelle recette pourra être utilisé pour autre chose après ? Sinon, puis-je le remplacer par un ingrédient qui m’est plus familier et facile à réutiliser dans mon quotidien ?
Pour vous aider à organiser votre démarche, si ce n’est pas déjà fait, n’hésitez pas à essayer l’outil d’autodiagnostic. Cette ressource comprend plein de conseils et un tableau à remplir qui vous aidera à identifier facilement ce que vous pouvez changer à vos habitudes d’achat.
La communication: un outil anti-gaspi !
Ça peut paraître surprenant, mais tout à fait indiqué.
En effet, comme partagé dans un article précédent Une idée tout droit sortie des poubelles!, avec une approche positive, les commerçant(e)s sont très ouvert(e)s à échanger. Ils aiment quand leur clientèle est heureuse ! Si vous croyez qu’une part de votre gaspillage découle de la façon dont les produits vous sont offerts, il ne faut pas se gêner pour interagir avec eux et leur exprimer vos besoins.
Par exemple, vous pourriez demander s’il est possible d’avoir des formats d’emballage plus adaptés à votre réalité. Par le passé, une épicerie de mon quartier s’est mise à vendre des plus petites portions de poisson après que je leur ai partagé cette préférence. Ce n’est pas toujours possible, dû à plusieurs contraintes auxquelles sont soumis(e)s les commerçant(e)s, mais on ne perd rien à essayer !
Trucs et astuces
Aussi, voici ici quelques trucs qui peuvent être utilisés dans le quotidien, en amont des visites à l’épicerie :
1. Garder la liste d’épicerie dans un endroit visible et accessible de la cuisine; chaque fois que vous terminez un aliment, notez-le immédiatement sur la liste.
2. Utiliser toujours la même structure pour votre liste d’épicerie; elle peut être catégorisée en type d’aliments, ou encore par rayon d’épicerie. Ce faisant, on passe moins de temps à arpenter inutilement certaines allées, et on risque moins de faire des achats imprévus.
3. Prendre une photo de l’intérieur de votre garde-manger et de votre réfrigérateur avant de partir à l’épicerie pour éviter d’acheter quelque chose que vous avez déjà.
4. Planifier les repas tout en laissant une marge de manœuvre dans l’horaire pour commander de la nourriture, ou sortir au restaurant les jours où manquez de temps (ou de motivation…) pour cuisiner !
5. Manger avant d’aller à l’épicerie. On le sait tous et toutes; aller à l’épicerie le ventre vide, c’est la meilleure façon de faire des achats impulsifs et de faire gonfler à la fois votre facture et le gaspillage !
6. Utiliser l’outil en ligne le Guest-Imator, qui vous aide à évaluer les quantités justes et nécessaires de nourriture à préparer pour le nombre de convives.
7. Faire attention aux rabais et promotion : les prix alléchants peuvent nous encourager à acheter des aliments en trop grande quantité, et finalement gaspiller.
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À terme, vos habitudes d’achats contribueront à lutter contre le gaspillage alimentaire, et ça, c’est bon pour tout le monde, à commencer par vous (et votre portefeuille) !
– Guillaume Cantin, directeur général et co-initiateur de La Transformerie, revisité par Marie-Pier Ethier, collaboratrice
