L’effet boule de neige du bénévolat !

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À La Transformerie, surtout à propos de notre projet Rescapés, on le constate jour après jour : le bénévolat est un ingrédient clé, et on dirait même, au cœur de notre recette. Mais pas celle de la marmelade ou de notre sauce BBQ. Non, bien plus que ça. La recette de notre succès, rien de moins ! 

À vrai dire, le bénévolat assure littéralement la réalisation du projet Rescapés, qui réussit à poursuivre ses activités et évoluer constamment grâce à des gens qui croient assez en sa mission pour lui donner ce qu’ils ont de plus précieux : du temps.

Chaque semaine, ce sont 20 à 30 bénévoles, parmi un bassin actif d’environ 160 personnes, qui sont en action dans nos locaux ! Au total, ce sont 5600 heures de bénévolat par année qui font une différence cruciale, que ce soit pour nous, à La Transformerie, ou encore pour ces familles qui bénéficient de la redistribution des denrées collectées.

Toutefois, qu’ont-ils et elles, les bénévoles, à gagner dans ce don de soi ? Est-ce à sens unique ? Est-ce que tous les impacts du bénévolat se mesurent uniquement en chiffres, matériels et quantifiables ? On a voulu le savoir, et le portrait dessiné par les réponses récoltées est aussi vaste qu’inspirant ! 

Donner au suivant

Et oui ! Ça peut paraître cliché, mais quand on demande aux bénévoles pourquoi ils s’impliquent, plusieurs fois par semaine pour certain(e)s, c’est par désir de redonner. Madeleine, une force tranquille, souriante et fidèle au poste presque toutes les semaines, nous répond simplement “J’ai voulu redonner aux autres ce que j’ai reçu !”. 

Du côté de Jean, même genre de discours. Arrivé à la retraite, il a eu une sorte de prise de conscience de son parcours de vie, pour lequel il se considère choyé, tant au plan personnel que professionnel « J’ai eu des événements dans ma vie qui auraient pu mal tourner et être très difficiles, mais qui, finalement, se sont transformés en quelque chose de positif. Je suis vraiment chanceux. » 

Ainsi, après les premiers mois de la retraite, le besoin de s’activer et de redonner, mais sans les restrictions qu’un emploi peut comporter, l’avenue du bénévolat s’est naturellement présentée, et comble ce désir de donner au suivant ! (Et là, c’est nous, à La Transformerie, qui sommes choyé(e)s de le côtoyer ! 😉 )

 

Amener de l’eau au moulin 

Redonner à sa communauté, en plus de le faire pour une cause en laquelle on croit, ça permet de se sentir utile et engagé(e) dans des projets plus grands que soi. On peut le voir comme une forme de militantisme, de passage à l’action.

Cette implication peut faire considérablement grandir l’importance, la visibilité et l’impact de causes qui ne sont pas nécessairement rentables financièrement, mais qui ont des buts d’autant plus utiles ! 

Pour reprendre l’exemple de La Transformerie, le bénévolat permet à l’organisme de récolter des invendus, dont une partie est utilisée pour en faire des sauces, marmelades et tartinades Rescapés, et l’autre est distribuée à l’aide alimentaire. La vente de ces produits permet à la fois de sensibiliser le grand public et les commerçant(e)s, et agit comme une porte d’entrée pour les autres activités de sensibilisation à grande échelle, qui œuvrent directement au cœur des systèmes alimentaires. Sans le bénévolat, l’organisme ne pourrait aller aussi loin, mais sa mission de mettre en lumière et enrayer le gaspillage alimentaire n’en demeure pas moins importante, comme beaucoup d’autres ! 

C’est aussi une façon de mettre une expérience à profit. Pour sa part, Jean, fort de sa carrière dans le domaine de la transformation alimentaire, a même pu nous aider à résoudre des mystères avec les textures de nos tartinades de fraises et d’ananas. 

Cependant, même si elles sont toujours les bienvenues, aucune connaissance spécifique n’est nécessaire pour amener de l’eau au moulin d’une cause qui nous tient à cœur, la motivation et le désir de contribution sont amplement suffisants ! 

Tout ceci accroît significativement la richesse et la diversité de notre société. On peut donc sans aucun doute affirmer que le bénévolat crée de la valeur dans des secteurs qui sont soit méconnus, difficiles à monétiser, ou encore qui sont peu valorisés. Dans la situation du gaspillage alimentaire, c’est un fait : les invendus ont mauvaise presse, et le travail de La Transformerie pour leur redorer le blason est colossal, essentiel… et rendu possible grâce au bénévolat ! 

 

Rencontrer, connecter et créer des liens

Le bénévolat est aussi le théâtre de rencontres et d’expériences humaines de toutes sortes. Il permet de connecter, d’échanger, et même de développer des liens et des amitiés. 

Plusieurs nous disent revenir entre autres pour le caractère collectif qui se tricote au fil des rencontres, et qui rend les tâches à effectuer beaucoup plus agréables et entraînantes. « J’aime l’ambiance conviviale qu’il y a dans la cuisine ! » nous dit Madeleine. Maude y trouve que « l’atmosphère est accueillante! » tandis que Gaetane, quant à elle, profite de sa retraite pour faire du bénévolat. Elle en retire la gratification de travailler pour ses valeurs, mais aussi des interactions stimulantes : « J’ai trouvé ici une vraie belle gang ! »

Pour quiconque souhaite briser l’isolement que notre société actuelle peut favoriser, on pourrait dire que ce petit réseau qui se tisse avec le temps autour d’objectifs communs devient une forme de filet social. Auto-suffisant, il survit grâce aux gens qui y participent volontairement, dans le simple but de s’allier, contribuer et redonner à la communauté à laquelle ils et elles appartiennent. Certain(e)s se croisent une seule fois, appré ciant l’éphémérité qui réside dans la rencontre spontanée, alors que d’autres se lieront d’amitié. 

Dans tous les cas, cette richesse qui naît dans la connexion humaine transcende largement toute notion de capital matériel et financier !

Apporter un regard extérieur 

Dans un milieu de travail, disons « conventionnel », on retrouvera souvent des gens qui se ressemblent, dont les qualités et profils recherchés seront passés en entrevue. Cela peut faire en sorte que certains milieux de travail deviennent, (mais pas obligatoirement…) plutôt homogènes.

Avec le bénévolat, (on l’a dit, mais on le répète!), on est ailleurs : un nombre important de gens transitent par un même endroit et se réunissent autour de valeurs communes plutôt que par profils types. Ça bouillonne de diversité et d’énergie ! 

Cela donne lieu à des rencontres insoupçonnées entre des humain(e)s de tous les âges, et dont les compétences, intérêts et expériences de vie sont complètement différentes. On assiste à des échanges riches, desquels découlent souvent des débats, idées et initiatives qui n’auraient jamais pu voir le jour autrement.

Par exemple, à La Transformerie, ayant toujours le nez collé sur notre enjeu principal, on peut manquer de recul face à certaines problématiques. Par contre, beaucoup d’idées et de suggestions ayant émergé de ces rencontres enrichissantes nous ont aidé(e)s à évoluer. Elles font chaque fois avancer nos façons de faire et nos perspectives face à des situations qui nous semblaient parfois impossibles, mais dont un regard externe fait apparaître de nouvelles solutions ! 

 

Élargir ses horizons

Selon le milieu dans lequel on évolue, les différents enjeux de notre société nous touchent différemment. Cependant, ils ont tous leurs couches de complexité respectives à décortiquer et ne sont pas toujours aussi simples à régler qu’ils peuvent laisser croire.

Faire du bénévolat permet d’approfondir nos connaissances sur ceux-ci en nous y plongeant directement au cœur. Notre compréhension s’aiguise, notre vision peut même changer et nous donne ensuite l’opportunité d’être beaucoup plus qu’un témoin; on devient acteur.rice de changement, un(e) porte-parole informé(e) et conscient(e)

C’est d’ailleurs ce qu’Amélie, une bénévole chez nous, nous répond : « [À La Transformerie], j’ai énormément appris sur l’enjeu du gaspillage alimentaire et j’y ai rencontré des personnes formidables. » De son côté, Sonia nous offre un retour similaire : « Le bénévolat m’expose à des situations nouvelles et stimule ma curiosité. »

En réalisant les nombreuses nuances qui constituent de tels enjeux, les mille et unes possibilités d’agir se dessinent à leur tour, individuellement et collectivement. 

De fil en aiguille…

Faire du bénévolat, c’est tout ça, et bien plus. Et en y pensant bien, on en fait tous !

Rendre service, c’est aussi du bénévolat : prêter main forte au voisin qui se remet d’une opération, donner du répit à une nouvelle maman, ou arroser les fleurs d’une amie partie rejoindre un proche à l’hôpital. 

Qu’il soit à grande ou à petite échelle, qu’il se veuille militant, au service d’un organisme ou qu’il prenne place dans le quotidien d’un seul individu, il n’est pas moins valable.

Ses impacts ne se calculent pas qu’en chiffres, et encore moins en argent perdu ou sauvé. 

Il restera toujours utile, nécessaire et fondé sur une approche humaine, une écoute bienveillante de notre environnement, et le désir de mettre l’épaule à la roue d’une société plus juste : d’une communauté. 

Marie-Pier Ethier, 18 juillet 2024

 

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On t’a donné envie de t’impliquer à ton tour ? 

 

…À La Transformerie : Si l’enjeu du gaspillage alimentaire t’interpelle, clique ici pour contacter Maria, notre responsable au bénévolat ! 

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