Les comportements généreux et les actes altruistes augmenteraient notre indice de bonheur. Et oui ! Aider les autres serait bon pour le moral et pour la santé. Une étude pousse même l’audace jusqu’à affirmer que l’action de dépenser pour les autres génère plus de bonheur que lorsque l’on dépense pour soi !
C’est d’autant plus intéressant à l’aube du plus gros événement annuel de magasinage de l’année (alias le “vendredi fou”)… mais aussi, du plus grand appel à la générosité : le “Mardi je donne”.
Je dépense, donc j’économise; le piège des soldes
À moins d’habiter dans une grotte, tout le monde a déjà entendu parler du fameux “Vendredi fou”, ou “Black Friday”. Plus ancré chez nos voisins du sud, il se taille chaque année une place de plus en plus grande au Canada. Le concept commercial utilise l’effervescence à l’approche des Fêtes et ce désir de se gâter pour nous titiller la crainte de passer à côté d’une bonne affaire, nous poussant à acheter sous pression. À coups d’infolettres et de paillettes, tous les moyens sont bons pour nous faire “profiter” d’impressionnants rabais, et nous rendre heureux de dépenser!
Il peut aussi s’agir d’un moment stratégique pour se procurer des biens nécessaires à moindre coût, à condition de ne pas tomber dans le panneau des aubaines, qui déguisent soudainement nos désirs en besoins fondamentaux (voici un article fort intéressant pour s’aiguiser le jugement : Survivre au Black Friday sans perdre la raison.)
Pendant ce temps, en réponse à cette invitation à la (sur)consommation, le Mardi je donne a le vent dans les voiles.
C’est quoi, Mardi je donne ?
Pensé en 2012 puis officiellement lancé au Canada en 2013 par CanaDon, Mardi je donne est un mouvement mondial, au fonctionnement aussi simple qu’évocateur ! Il s’agit simplement de donner, de quelque façon que ce soit, afin de créer une vague de bienfaisance et de générosité à une période de l’année généralement très axée sur la consommation.
Qu’il s’agisse de faire un don, d’aider un voisin avec son épicerie ou proposer son expertise à un organisme en manque de ressources, l’initiative agit à titre d’invitation à la bonté, à la mesure de ses moyens.
La plateforme givingtuesday.ca propose des astuces, rassemble des organismes, fait le pont vers les campagnes de dons et aide ceux et celles qui le souhaitent à implanter le mouvement dans leur milieu, principalement sous forme de collectes.
Mais détrompez-vous: l’idée n’est pas de s’acheter une conscience après un weekend de course aux rabais. En fait, aucune mention du Vendredi Fou sur le site de GivingTuesday… La seule référence visible serait le nom, Mardi je donne, qui utilise le même jeu de mots, nous laissant supposer qu’il peut s’agir d’une réponse directe.
Ainsi, l’idée n’est pas d’en appeler au boycott du Black Friday; dans les faits, l’un n’empêche pas l’autre. Ce qui est visé, c’est de braquer les projecteurs sur l’importance de la bonté, des gestes altruistes, et des bénéfices qu’on en retire, individuellement comme collectivement. En gros, on veut “encourager la population à faire le bien durant une journée”… pour susciter l’envie de poursuivre à l’année longue, et participer à “l’édification d’un monde où la générosité fait partie de la vie quotidienne”. Inspirant, non ?
De la parole aux gestes : les actions concrètes
Quand on entend parler de dons, on pense souvent à l’argent. Pourtant, plusieurs autres avenues existent.
Prenez un moment pour identifier les causes et valeurs qui vous tiennent à cœur, puis évaluez les ressources dont vous disposez ; du temps ? de l’argent ? de la force physique ? une expertise ?
Informez-vous ensuite sur les besoins actuels pour trouver le meilleur moyen d’aider, idéalement près de chez vous; les dons locaux ont des retombées directes ici, au sein de nos communautés. En voici quelques exemples :
- Initiez dans votre milieu un mouvement officiel de Mardi je donne (rendez-vous sur le site web pour vous inscrire à titre de leader : Mardi je donne)
- Joignez une cause ou organisme qui vous tient à cœur en y faisant du bénévolat : participer aux activités, participer aux collectes de don, offrir pro bono vos services professionnels, devenir porte-parole etc.
- Faites un don autre que monétaire : plusieurs organismes récoltent les dons de nourriture, vêtements, produits d’hygiène, etc.
- Soyez un ambassadeur : si vous êtes déjà engagé(e), invitez les gens autour de vous à se mobiliser à leur tour : donnez-leur envie !
Un geste simple, un impact direct
“Comment je sais que j’ai réellement un impact ?”
Recherchez un organisme qui travaille de façon transparente et qui agit directement au cœur de votre communauté. À La Transformerie, on ne peut pas parler pour les autres, mais voici un exemple concret des effets que vos dons, qu’ils soient monétaires, alimentaires ou issus du bénévolat, peuvent avoir.
Impact bénévole :
Nos chiffres nous le disent jour après jour, chaque heure de bénévolat fait une différence et est un pilier irremplaçable de notre réussite. En effet, armé(e)s d’huile de coude et de bonne humeur, les bénévoles œuvrant au sein de La Transformerie participent activement à garder à flots notre projet Rescapés depuis plus de 5 ans ! Et le plus chouette dans tout ça, c’est qu’ils semblent apprécier l’expérience, ils nous l’ont dit ! 😉
Impact monétaire : Chaque dollar compte
“Où va l’argent ?”
Voici en chiffres l’impact que vous avez en faisant un don à La Transformerie:
25 $ = sauver 30 kg de nourriture et redistribuer 20 kg de denrées
50 $ = sauver 60 kg de nourriture et redistribuer 40 kg de denrées
100 $ = sauver 120 kg de nourriture et redistribuer 80 kg de denrées
500 $ = sauver 600 kg de nourriture et redistribuer 400 kg de denrées
Tous ces montants nous permettent d’assumer une partie de nos frais de base et de faire chaque semaine une collecte, la transformation des invendus, la redistribution de denrées à l’aide alimentaire et le travail de sensibilisation pour lutter toujours plus efficacement contre le gaspillage alimentaire.
Je donne, donc je gagne
Tout comme on dit souvent qu’acheter c’est voter, en donnant, on est tous gagnant. Le geste n’a pas besoin d’être calculé, quantifié ni inscrit dans un registre ou sur les réseaux sociaux pour faire partie de la mobilisation; le but ultime, c’est de créer un monde meilleur.
La générosité n’a pas de visage ni d’étiquette. Elle s’exprime de mille et unes façons, et ses effets sont d’autant plus visibles lorsqu’elle prend place au quotidien dans notre milieu immédiat.
Alors, faites-vous aller la bonté : c’est bon pour la santé !
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Oh et… Tant qu’à être ici, on tord pas un bras à personne, mais si ça résonne en-dedans de nous aider dans notre mission de sensibilisation à la lutte au gaspillage, allez “zieuter” notre campagne annuelle, S’engager avec cœur pour un monde sans gaspillage !
Si vous souhaitez participer à notre mission par d’autres moyens, on est toujours heureux de voir de nouveaux visages venir partager leur temps avec nous ! Pour faire du bénévolat, c’est par ici !
Marie-Pier Ethier, 15 novembre 2024
SOURCES :
Park, S., Kahnt, T., Dogan, A. et al. A neural link between generosity and happiness. Nat Commun 8, 15964 (2017). https://doi.org/10.1038/ncomms15964
Mardi je donne, plateforme officielle : https://www.givingtuesday.ca/fr/home, ©CanaDon, 2024
Johnson, M. (2023, 10 octobre) Le Vendredi fou en 10 questions, Protégez-vous. https://www.protegez-vous.ca/argent/vendredi-fou-10-questions