Le lieu et l’humain, les ingrédients qui font toute la différence

Lors de l’article du mois précédent La conservation, savoir prendre soin des aliments, je partageais avec vous l’importance de se reconnecter à la nourriture. Avec le défi de ce mois-ci de se rapprocher des aliments, j’ai le goût de creuser un peu plus avec vous dans cette direction.

Lançons-nous ! Est-ce que ça vous est déjà arrivé d’aller sur un vignoble et de trouver que le vin était meilleur sur place ? Le philosophe Henry David Thoreau disait des pommes sauvages qu’elles étaient meilleures dans la nature avec le vent qui agissait comme une sauce. À mon humble avis, le contexte donne plus de valeur et de sens à la nourriture. Connecter avec le lieu d’où la nourriture vient est magique. Plus on s’en rapproche, mieux c’est.

Dans la même veine, comme autre ingrédient pour se reconnecter avec la nourriture, je pense à la dimension humaine. Dans notre société d’aujourd’hui, on oublie fréquemment qu’il y a des humains qui travaillent fort derrière la nourriture et qui n’arrivent souvent pas à en vivre de façon décente. La nourriture est plutôt vue comme une simple commodité au même titre que le litre d’essence dans une auto. L’alimentation doit avoir un visage. Nous faisons partie de la nature. Les gens incarnent derrière notre nourriture, cette nature, ce lien à notre environnement. Connaître ses producteurs et développer une relation de confiance avec eux, ceci amène encore plus de valeur et de sens à la nourriture. Il faut cultiver l’importance des relations humaines. Ça rend juste la nourriture plus délicieuse.

Aussi, élément qui n’est pas si banal, quand on se reconnecte avec la nourriture via les lieux et les humains, on a juste le goût d’en parler aux gens autour de nous. On devient un ambassadeur. On développe un sentiment de fierté et ça enlève le goût de gaspiller la nourriture.

Pour finir, je me permets de faire un lien au sujet de la dimension humaine avec notre travail à La Transformerie, avec notre approche. Vous savez, une chose dont je n’avais pas conscience au début de La Transformerie, c’est que l’approche humaine est clé. Cette approche a été un fort levier lors du démarrage de notre organisation. Lorsque j’approchais des épiciers(ères) (et encore aujourd’hui), je leur parlais d’humain à humain et non, comme si je parlais à quelqu’un d’une entreprise. Je crois que personne ne se lève le matin dans le but de jeter de la nourriture. Cette approche a su créer une grande ouverture et beaucoup de collaboration pour agir ensemble sur le gaspillage alimentaire. Comme quoi, les relations humaines et de confiance ont bien meilleur goût.

J’espère qu’avec ces partages, je vous ai donné le goût de vous rapprocher de la nourriture. Je vous souhaite un délicieux défi !

– Guillaume Cantin, directeur général et co-initiateur de La Transformerie